Peut-on vivre sans pétrole ?

Les réserves de pétrole s’amenuisent à un rythme accéléré et seront probablement épuisées au alentour de 2030.

Indépendemment d’un probable épuisement de l’or noir, le prix du pétrole reste particulièrement volatile et le moindre incident géopolitique dans l’un des pays producteur de pétrole provoque des envolées significatives du cours du brut. Pour les pays industrialisés en particulier, une hausse de 10 $/b représente 0,25 % du PIB environ.

Que ce soit à des fins idéologiques, stratégiques ou dans une optique d’économie, la question de « vivre sans essence » est entière et mérite réflexion.

Vivre sans pétrole est possible d’après le STOA

Selon le STOA du parlement européen (Scientific Technology Options Assessment) il est possible de vivre sans essence. Il a sur ce point publié en 2010 un rapport intitulé « Is an oil free future possible ? » et plus récemment une étude sur l’alternative CO2 en tant que combustible chimique d’avenir « CO2 : a Future Chemical Fuel ».
Une nouvelle étude réalisée en Europe début 2011 préconisent d’utiliser tous les carburants : biocarburants, gaz naturels, GPL, ou encore l’électricité pour sortir de la dépendance du pétrole et limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Cinq technologies sont mises en avant : l’électricité, les véhicules hybrides, les piles à combustible, les biocarburants et le gaz naturel.

Piles à combustible

Les piles à combustible sont nettement mises en avant par la commission, du moins dans le domaine du transport routier. Il s’agit d’une technologie où la production de l’électricité se fait par l’oxydation d’un combustible sur une électrode, couplée à la réduction d’un oxydant  sur l’autre électrode.

Pile à combustible La réaction de l’oxydation de l’hydrogène, dans ce cas, est accélérée par un catalyseur, généralement du platine. Le principal inconvénient de cette technologie est qu’il est très polluant. Deux autres inconvénients majeurs résident en l’approvisionnement en hydrogène, dont la manipulation est risquée et son origine. En effet, l’hydrogène n’existe que sous une forme combinée à l’oxygène (H2O), au soufre (H2S) et au carbone (tous les combustibles fossiles, gaz ou pétrole). Son extraction implique donc actuellement de consommer ces combustibles fossiles, ou de l’extraire à partir de l’eau, ce qui réclame une importante quantité d’énergie de départ. Il est donc difficile d’en obtenir à faible coût.

Une alternative à la pile à combustible à hydrogène à la pile à combustible au méthanol. Ce liquide transparent non explosif et peu polluant, se fabrique selon plusieurs filières peu coûteuses avec de la bio-masse, des déchets de vieux plastiques et du gaz carbonique ou de l’électricité de l’eau et du gaz carbonique. Son exploitation est moins risquée que celle de l’hydrogène.

Les bio carburants

Les biocarburants présentent deux principaux avantages surtout dans le secteur du transport, et l’impact environnemental par la réduction de l’émission des gaz à effet de serre.

Biocarburants En effet, les biocarburants, en particulier le biodiesel, peuvent être incorporées jusqu’à 100 % dans les moteurs adaptés.

Les « biocarburants » sont obtenus à partir de matière organique. Qu’il s’agisse d’algocarburant (les biocarburants produit à partir d’algues), d’éthanol cellulosique ou de bio méthane, ils constituent une piste exploitée pour remplacer les combustibles fossiles.

Fin 2008, un premier vol d’essais a eu lieu sur un Boeing 747-400 d’Air New Zealand dont un des réacteurs RB 211 a été alimenté avec 50% de Jet-A1 et 50% de carburant à base de Jatropha curcas.

  • Les HVB sont les huiles végétales des graines oléagineuses dont on se sert en cuisine, comme l’huile de colza, de tournesol, d’arachides, etc. Elles sont incorporées, sous certaines conditions, aux moteurs Diesel à des proportions bien déterminées.
  • Le bio-éthanol est obtenu par fermentation de sucres par des levures du genre Saccharomyces. L’éthanol peut remplacer partiellement ou totalement l’essence.
  • L’Ethyl-tertio-butyl-éther (ETBE) est un dérivé de l’éthanol. Il est obtenu par réaction entre l’éthanol et l’isobutène et est utilisé comme additif à hauteur de 15 % à l’essence en remplacement du plomb. L’isobutène est obtenu lors du raffinage du pétrole.
  • Le bio-butanol ou alcool butylique est obtenu grâce à la bactérie Gram positive anaérobique Clostridium acetobutylicum qui possède un équipement enzymatique lui permettant de transformer les sucres en butanol-1. Il présente de nombreux avantages par rapport à l’éthanol et est de plus en plus souvent évoqué comme biocarburant de substitution à l’heure du pétrole cher.
  • Le méthanol (ou « alcool de bois »), obtenu à partir du méthane  est aussi utilisable, en remplacement partiel de l’essence. Le méthanol est cependant très toxique pour l’homme.

L’électricité

Février 2011, le gouvernement français a annoncé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dédié aux « expérimentations liées aux infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables ». Ceci traduit l’accent mis sur la filière électrique : voiture électrique, hybride et hybride rechargeable.

Les français pas encore convaincus : D’après un sondage du site internet AutoScout24.fr, 63% des internautes interrogés indiquent ne pas être prêts à échanger leur voiture actuelle contre une électrique. Des français qui restent encore à convaincre

Les véhicules électriques

Si le terme de véhicule électrique est souvent utilisé de façon générique, il y a en trois types de voiture « électrique ».

  • La voiture électrique pure, qui ne fonctionne que grâce à l’électricité.
  • La voiture électrique hydride est composée d’un moteur à combustion et d’un moteur électrique, qui fonctionne simultanément pour tirer le meilleur de chaque motorisation.
  • La voiture hybride rechargeable est polyvalente. Elle roule en électrique pure en ville, puis en carburant.
Dernières actions concrètes allant dans la direction de solutions « sans pétrole »

  • Début 2011 : Publication du Livre vert français sur les infrastructures de rechargeables
  • Mi 2011 : Standard européen de prise pour recharger les voitures électriques

Exemple d’application d’un véhicule zéro émission de CO2 : La voiture solaire L’Eclectic

Voiture solaire l'Electric
L’Eclectic
Le constructeur Venturi installé à Monaco propose le premier véhicule commercialisé à énergies renouvelables.

Véhicule électrique, l’Eclectic est équipée de batteries qui se rechargent de façon autonome grâce aux énergies renouvelables (solaire, éolien) ou si nécessaire grâce à l’électricité délivrée par le réseau.

Autonomie allant jusqu’à 50 km pour une vitesse de 50 km/h.

Le gaz naturel

A mesure que les réserves pétrolières s’épuisent, la consommation de Gaz naturel augmente. La consommation mondiale de gaz naturel représente aujourd’hui environ trois millions de mètres cubes par an, soit l’équivalent de 50 millions de barils de pétrole par jour. D’ici 2030, la consommation de gaz naturel aura selon toute vraisemblance augmentée de plus de moitié. A ce rythme, les réserves de gaz naturel, estimées à quelque 185 billions de mètres cubes, seront totalement épuisées aux alentours de 2070.
L’utilisation du Gaz Naturel pour remplacer le pétrole n’est donc qu’une solution transitoire.

Quelques soients les solutions mises en place pour remplacer le pétrole, il est très probable que de vivre sans pétrole implique de vivre autrement.

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