Virus Nipah en 2023 : Symptômes, Transmission, Situation en Inde et en France

Le virus Nipah est une menace de plus en plus préoccupante pour la santé publique, en raison de sa capacité à provoquer des épidémies graves chez l’homme.

Le virus Nipah porte ce nom en référence au lieu où il a été identifié pour la première fois, c’est-à-dire le village de Sungai Nipah, situé dans la région de Negeri Sembilan en Malaisie. Lors de la première flambée de ce virus en 1999, la maladie a touché des éleveurs de porcs dans cette région. Les premiers cas ont été identifiés chez des personnes vivant à proximité de cette localité, d’où le nom « Nipah » associé au virus.

Ce virus, qui provient des chauves-souris frugivores, a été identifié pour la première fois en Malaisie en 1999, et depuis lors, il a causé plusieurs flambées en Asie du Sud et du Sud-Est, principalement au Bangladesh et en Inde. Il est important de comprendre le virus Nipah, son tableau clinique, ses modes de transmission, ses impacts sur la santé humaine et les mesures de prévention mises en place pour lutter contre ce virus.

Epidémie de virus Nipah dans le monde
Epidémie de virus Nipah dans le monde. Source : https://www.gavi.org/vaccineswork/seven-things-you-need-know-about-nipah-virus

Il est essentiel de noter que les statistiques concernant le virus Nipah sont relativement faibles par rapport à d’autres maladies infectieuses à l’échelle mondiale. Voici quelques statistiques basées sur les données disponibles jusqu’à ma dernière mise à jour en janvier 2022, en se basant également sur les chiffres précédemment mentionnés :

  1. Cas et décès mondiaux :
    • Avant la flambée actuelle en Inde, un total de 634 cas de virus Nipah avait été enregistré dans le monde.
    • Parmi ces cas, 376 se sont soldés par des décès.
  2. Flambées par pays :
    • La plupart des flambées de Nipah se sont produites au Bangladesh et en Inde, bien que des cas aient également été signalés aux Philippines et en Malaisie.
    • Le Bangladesh a connu presque des flambées annuelles de Nipah entre 2001 et 2013, impliquant principalement la transmission de chauves-souris aux humains par le biais de la consommation de produits contaminés.
  3. Taux de létalité :
    • Le taux de létalité varie selon les flambées de Nipah et les régions touchées, allant de 40% à 94,4% selon les cas signalés.
    • Les flambées liées au virus Nipah en Inde, en particulier dans l’État du Kerala, ont montré des taux de létalité élevés, ce qui est préoccupant.
  4. Transmission interhumaine :
    • Dans certaines flambées, le virus Nipah a montré une transmission interhumaine limitée, principalement par contact étroit avec les sécrétions ou excrétions de personnes infectées.
    • La transmission interhumaine a été particulièrement problématique dans le cadre de soins médicaux, avec des cas de transmission nosocomiale.
  5. Recherche et développement :
    • Des efforts sont en cours pour développer des vaccins et des traitements spécifiques pour le virus Nipah. Plusieurs candidats vaccins sont actuellement en essais cliniques.

Il est important de noter que, bien que les chiffres de cas et de décès liés au virus Nipah soient relativement faibles à l’échelle mondiale, ce virus suscite des inquiétudes en raison de sa capacité à provoquer des flambées graves et de sa létalité élevée dans certaines régions. La vigilance, la sensibilisation et la recherche continuent d’être essentielles pour mieux comprendre et prévenir la propagation de ce virus.

épidémie de virus dans le monde
Virus dans le monde – Illustration

Entre le 12 et le 15 septembre 2023, le Ministère de la santé et du bien-être familial de l’Inde a enregistré six cas d’infection au virus Nipah, dont deux ont malheureusement entraîné la mort. Cette flambée a été signalée dans le district de Kozhikode, dans l’État du Kerala. Bien que la source d’infection du cas initial reste inconnue, les autres cas sont survenus chez des individus qui avaient été en contact avec le premier cas, que ce soit au sein de leur famille ou dans un environnement hospitalier.

Au 27 septembre 2023, les autorités sanitaires avaient identifié et placé sous surveillance en quarantaine pendant 21 jours un total de 1288 contacts des cas confirmés, parmi lesquels figuraient des personnes considérées à haut risque et des professionnels de la santé. Durant cette période, 387 échantillons ont été soumis à des analyses, parmi lesquels six se sont révélés positifs à l’infection au virus Nipah, tandis que les autres se sont avérés négatifs. Depuis le 15 septembre, aucune nouvelle contamination n’a été détectée. Il convient de noter que cette épidémie d’infection au virus Nipah constitue la sixième du genre en Inde depuis 2001.

Le tableau clinique de l’infection à virus Nipah chez l’homme est très variable. Il peut aller de l’infection asymptomatique (infraclinique) à l’infection respiratoire aiguë et même à l’encéphalite mortelle.

Quelle est la période d’incubation ?

Selon l’OMS, la période d’incubation (temps écoulé entre l’infection et l’apparition des symptômes) varie de 4 à 14 jours. Il est à noter que des périodes d’incubation plus longues, pouvant atteindre 45 jours, ont déjà été observées.

Les symptômes et létalité

Les symptômes initiaux de l’infection comprennent la fièvre, les céphalées, les myalgies (douleurs musculaires), les vomissements et les maux de gorge. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, des symptômes neurologiques, tels que des vertiges, la somnolence et une altération de l’état de conscience, peuvent apparaître, indiquant une encéphalite aiguë. Certains patients peuvent également développer une pneumonie atypique et des problèmes respiratoires sévères. Le taux de létalité de l’infection à virus Nipah varie entre 40% et 75%, mais il peut varier selon les flambées et les capacités locales de surveillance épidémiologique et de prise en charge clinique.

Transmission du virus

Le virus Nipah peut se transmettre à l’homme à partir d’animaux, en particulier les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae, qui sont les hôtes naturels du virus. Les porcs ont également été identifiés comme des hôtes intermédiaires importants, ce qui a conduit à des flambées liées à des élevages de porcs. Le contact direct avec des porcs malades ou avec leurs tissus contaminés a été un mode de transmission initial, tandis que la consommation de fruits ou de produits dérivés contaminés par de l’urine ou de la salive de chauves-souris infectées a été le mode de transmission principal dans certaines régions. De plus, le virus Nipah peut se propager directement d’une personne à l’autre par contact étroit avec les sécrétions ou les excrétions de personnes infectées.

Traitements et prévension

Il n’existe actuellement ni traitement ni vaccin spécifique pour l’infection par le virus Nipah, que ce soit chez l’homme ou l’animal. La prise en charge de la maladie chez l’homme repose principalement sur des soins de soutien, visant à traiter les complications respiratoires et neurologiques sévères.

Pour prévenir les flambées de Nipah, des mesures de prévention sont mises en place, notamment la réduction du contact entre les chauves-souris et l’homme en protégeant les sites de collecte de la sève des palmiers-dattiers, en bouillant le jus de palmier-dattier avant consommation et en évitant la consommation de fruits partiellement mangés par les chauves-souris. Il est également essentiel de mettre en quarantaine les élevages de porcs en cas de flambée, d’abattre les animaux infectés, et de surveiller attentivement l’enfouissement ou l’incinération des carcasses pour éviter la transmission du virus. Des précautions pour réduire la transmission interhumaine du virus sont également recommandées, telles que le port de gants et d’autres équipements de protection, la pratique d’une bonne hygiène des mains et l’isolement des personnes infectées.

Enfin, la recherche sur le développement de vaccins et de traitements contre le virus Nipah est en cours, avec plusieurs candidats vaccins actuellement en essais cliniques. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collabore avec les pays affectés pour fournir des conseils techniques sur la gestion des flambées de Nipah et sur les mesures de prévention.

Le virus Nipah est une menace sérieuse pour la santé publique, et il est essentiel de continuer à surveiller et à étudier ce virus pour mieux comprendre ses modes de transmission et développer des moyens de prévention plus efficaces.

Voici quelques ressources sur Internet sur le virus : 

6 COMMENTAIRES

    • L’infection par le virus Nipah chez les humains provoque diverses présentations cliniques, notamment des infections respiratoires aiguës et une encéphalite mortelle. Les taux de létalité dans les flambées au Bangladesh, en Inde, en Malaisie et à Singapour varient généralement de 40 % à 100 %.

    • Il n’existe pas de médicament ou de vaccin pour le traiter. La seule façon de traiter le virus Nipah est de gérer les symptômes. La prévention du virus Nipah implique des mesures de contrôle de l’infection, telles que l’utilisation d’équipements de protection et la désinfection des surfaces, ainsi que d’éviter les animaux malades ou les zones où des flambées de virus Nipah sont connues.

    • Le virus Nipah est un pathogène zoonotique émergent qui provoque une encéphalite fébrile sévère, entraînant la mort dans 40 % à 75 % des cas humains.

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